• La peine de mort sociale

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    Lydie, Laure, Élisa, 2 avril 1978 --- 14 mai 2011

    Pour toujours dans nos coeurs.

     

    Hier j'ai appris le décès de ma fille Lydie, 33 ans, l'équipe médicale n'aura pas jugé utile de prolonger l'hospitalisation... elle souffrait de la même maladie que sa mère, décédée en 1987 dans des circonstances similaires. En psychiatrie, on manque de lits, on manque de personnel, le suivi à domicile a été supprimé, de nombreux patients sont renvoyés chez eux ou rejetés à la rue comme des colis encombrants, travaillant comme médiateur dans les transports en commun, j'en ai rencontré plus d'un(e).

     

    Celà fait longtemps que nos gouvernants se moquent des malades et des handicapés, mais quand il s'agit de faire quelques cadeaux aux plus riches, ceux qui financent leurs campagnes électorales, nos gouvernants sont aux petits soins : on élève le seuil d'imposition sur les grandes fortunes, là c'est immédiat, puis on nous dit que la compensation c'est la suppression des niches fiscales mais là c'est l'an prochain.

     

    Liliane Bettencourt paie 40 millions d'euros d'impôt tous les ans, en moyenne. Cette somme représente moins de 0,5% de sa fortune personnelle estimée à plus de dix milliards d'euros par le magazine Challenges. "Il y a toutes sortes de montages qui permettent de payer aussi peu d'impôt, décrypte Philippe Cazadieu, gestionnaire de fortune. Elle peut par exemple créer une structure, y loger tous ses avoirs et se verser un salaire en tant que dirigeante. Ce salaire sera imposé au titre de l'impôt sur le revenu, mais ce dispositif permet de soustraire l'ensemble des avoirs à l'ISF au titre de l'exonération de l'outil de travail". Patrice de Maistre, gérant de la fortune de Liliane Bettencourt au sein de diverses sociétés est un grand maître de l'optimisation.

    Un article intéressant sur le sujet : http://verel.typepad.fr/verel/2010/07/liliane-bettencourt-et-le-fisc.html

     

    Une bonne nouvelle toutefois : DSK est définitivement hors jeu pour la course à la présidence de la France.

    Lire à ce sujet : http://verel.typepad.fr/verel/2011/05/dsk-le-sexe-et-les-am%C3%A9ricains.html

    Et en plus c'est la quatrième affaire : sur la troisième lire :

    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/temoignage-exclusif-la-troisieme-46125

    La victime Tristane Banon n'a pas porté plainte, beaucoup de femmes violées n'osent pas porter plainte.

     

    Ce banquier mérite la peine de mort sociale qui l'attend, mais pas ma fille qui méritait que tous les moyens soient mis en oeuvre pour sauver sa vie, ce qui n'a pas été possible puisque les hôpitaux manquent de moyens et de personnel.

     

    J'avais déjà écrit un article sur le sujet le 14 mars 2009

     

    COORDINATION NATIONALE DES COMITES DE DÉFENSE DES HÔPITAUX & MATERNITÉS DE PROXIMITÉ

    1, rue Jean Moulin - 70200 LURE
    Tél. : 09.79.72.84.66
    Contact :
    postmaster@coordination-nationale.org
    Secrétariat ouvert du Lundi au vendredi de 13h30 à 17h00

    http://www.coordination-nationale.org/

     

    http://autonomes.blogspot.com/2011/04/des-elus-de-la-provence-verte-et-du.html

     

    http://www.amis.monde-diplomatique.fr/article2864.html?debut_articles_rubrique=10

     

    Ses trois soeurs, son frère et moi-même, nous allons nous "serrer les coudes" et nous consoler mutuellement pour faire face à cette épreuve désolante et insupportable.

     

     

     

     

     

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 20 Mai 2011 à 17:46

    Bravo Rémi, pour ce blog qui sait dire ls choses, et merci pour cette merveilleuse photo de Lydie que tu nous offres. Elle est géniale, cette Lydie : elle nous a tous réunis !!

    2
    Vendredi 20 Mai 2011 à 20:20

    bonjour

    Je suis une amie internaute de Valentine.

    Je partage tout à fait votre opinion sur les hôpitaux.. et la psychiatrie est grave en France..

    Quant à votre fille qui était très belle, j'ai une grande pensée pour elle et pour vous.

    Clem

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    3
    Dimanche 22 Mai 2011 à 00:14

    Oui... Je relis ce soir ton article et je partage tout à fait ton sentiment sur le désert médical dans lequel nous sommes plongés. Oui, Lydie méritait un meilleur traitement ; oui, elle méritait autre chose qu'une cure de neuroleptiques et de sommeil ; oui, un effort d'attention et de coeur de la part de personnels soignants qualifiés aurait peut-être eu meilleur effet sur sa désespérance. Mon frère d'ailleurs vient de m'adresser d'amers reproches au sujet de la légèreté de ton que j'arborais paraît-il en racontant notre soirée de jeudi, se disant lui-même bouleversé.

    C'est que j'ai pour principe d'essayer toujours de "rebondir", et lorsqu'une chose est faite, d'en tirer tout ce qui est possible de positif. Il est évident que ressasser les possibilités perdues non seulement ne sert qu'à nous torturer inutilement, mais en plus risque de nuire à celle qui en est l'objet, en projetant sur elle nos regrets et nos rancunes. Et notre décision de respecter le choix qu'elle a fait d'abréger ses souffrances est la meilleure pour elle, lui apportant le réconfort si essentiel à l'âme qui se projette ainsi hors du monde. Ainsi, plus nous avons été nombreux à nous aimer en son nom, et plus il rejaillira sur elle d'amour pour la réchauffer et la porter vers le haut. C'est maintenant plus que jamais qu'elle a besoin de notre amour et de notre foi dans le bien-fondé de son geste... Sans que cela entraîne qui que ce soit à faire de même évidemment, car l'amour reste à répandre sur cette terre, et oublier que nos coeurs en sont les dépositaires ici-bas serait une fuite de nos responsabilités ! Je t'embrasse de tout mon coeur, mon cher Rémi.

    4
    Dimanche 22 Mai 2011 à 18:13

    Bienvenue sur mon blog, Clémentine

    Merci de penser à Lydie et à moi, pour elle dans l'au-delà et moi sur terre toute consolation est précieuse. Défendre les hôpitaux et la psychiatrie c'est défendre un droit d'accès aux soins juste et équitable pour tous, en particulier pour les plus démunis.

    à bientôt

    5
    Lundi 23 Mai 2011 à 17:02

    Bonjour Rémi !

    Ce que tu écris éclaire ma journée : l'amour est plus fort que la mort. C'est en pensant aux autres, en nous "serrant les coudes" comme tu le dis, que nous permettrons à Lydie de garder son sourire.

    Je pense à toi ; sois courageux, la  lumière est toujours au bout du tunnel. Je t'embrasse affectueusement.

    Robert.

    6
    Jeudi 26 Mai 2011 à 22:08

    Et oui, face à la perte d'un être cher, chacun réagit différemment en fonction de sa personnalité. Une collègue de Citéo s'étonnait de ma légèreté de ton lors de ma prise de poste vendredi 20 mai au soir... je ne pleure pas partout et tout le temps, comme Lydie nous croyons en une vie après la mort, résurrection, réincarnation, survie de l'esprit, peu importe, nous y croyons et nous ne serons jamais désespérés même si la douleur est grande. Et puis comme toi je "positive" et je confirme tout ce que tu dis sur l'amour et la foi.

    Le désert médical est le fruit empoisonné du culte de la rentabilité pour le profit des actionnaires et la preuve d'un mépris violent à l'égard des malades, des accidentés et des victimes d'agression en tout genre. N'oublions pas Joëlle, en partie victime de ce désert et Fernande Gaude qui a beaucoup souffer après l'opération de son épaule. N'oublions pas les aides soignantes et les infirmières qui font souvent tout avec rien, au risque de leur propre santé.

    Je remercie ton frère pour Lydie et je le salue chaleureusement. Je t'embrasse de tout coeur moi aussi.

    7
    Jeudi 26 Mai 2011 à 22:43

    Salut ma chérie,

    la vérité crie mais nos gouvernants se bouchent les oreilles, le pouvoir les rend inhumains et menteurs. Le petit personnel des grands hôpitaux est plus que fatigué, et pourtant il continue de se dévouer corps et âme.

    Heureux que tu aies pu voir Lydie, même si c'était pas sa meilleure période, je crois moi-aussi que son esprit est avec celui de Joëlle, sa maman qui avait aussi la beauté des fleurs sauvages qui ne durent qu'un printemps.

     

    8
    Jeudi 26 Mai 2011 à 22:56

    Salut Robert !

    Tu m'as beaucoup éclairé toi aussi par ce que tu as dit lors de la cérémonie et après et tout le temps tu m'as pris dans tes bras, comme pour nous arracher ensemble à l'angoisse du trépas, jamais un homme n'a eu autant d'égard pour moi. Je crois en la Lumière et comme tu l'as si bien dit, LÀ-BAS SONT TOUS LES RÊVES !!!

    9
    Jeudi 26 Mai 2011 à 23:45

    Tu as tout à fait raison, Van Uyt Fange.

    10
    Lundi 25 Juillet 2011 à 13:07

    Bonjour Naomi,

    Merci d'être venue t'exprimer ici, ça me remonte le morale de t'avoir à mes côtés. Ton témoignage est émouvant, il n'en est pas de plus beau, il fait corps celui de mon site sur la page dédiée à Lydie. J'accepte son choix mais j'aurais tant aimer qu'elle fit celui de l'espoir.  Nous avons tous notre lot de souffrances et d'épreuves mais tous aussi nous goûtons le bonheur qui ne se trouve que dans l'instant. Heureusement Lydie a connu ces instants de bonheur mais affaiblie par sa maladie, elle n'avait plus la force de rebondir et d'aller plus loin, aveuglée par sa dernière épreuve, elle ne voyait plus autour d'elle. Enfin elle ne souffre plus, la mort est aussi une délivrance, un passage vers la Lumière éternelle, celle qui apporte le bonheur dans l'éternité.

    11
    Dimanche 16 Décembre 2012 à 07:31

    Touchée par votre article. Un grand courage, une leçon pour tous en tout cas pour moi. Bonne journée. HL

    12
    Dimanche 16 Décembre 2012 à 12:25

    Je suis honoré et ravi de votre passage au sein de cette (douloureuse) page de ma vie. Si j'ai pu vous encourager vous et d'autres, vous surtout, alors je n'ai pas écrit seulement sur l'eau des rivières du Net, ça me redonne le moral

    13
    van uyt fange
    Mardi 19 Août 2014 à 12:57

    Bonjour mon coeur,

    L'article que tu as écris  à propos de Lydie est criant de vérité. C'est vrai qu'il manque des hopitaux, du personnel qui soit plus à l'écoute de ces blessures de l'âme, mais malheureusement ils ne sont déjà pas assez nombreux pour les soins médicaux, on leur en demande tant. Lydie avait besoin d'une permanence 24 h sur 24 h et encore son désir d'arrêrer de souffrir était tellement fort qu'elle aurait réussi à trouver une solution. Je souhaite qu'elle soit en paix maintenant, détendue, je souhaite que son âme rejoigne celle de sa maman afin qu'elles puissent rattraper le temps perdu, se serrer l'une contre l'autre, se consoler, se parler, se reposer, s'aimer........... je te connaissais peu Lydie, je t'ai rencontré une seule fois, j'ai vu des photos de toi enfant, belle jeune fille, une chevelure magnifique celle de ta maman mais tu a laissé dans mon coeur un souvenir de cette rencontre que je n'oublierai jamais. Martine

    14
    van uyt fange
    Mardi 19 Août 2014 à 12:57

    Je répond un peu à ton commentaire Valentine, Martine, je connaissais peu Lydie mais lorsque je l'avais rencontrée elle m'avait émue au plus profond de moi-même tant j'avais lu la souffrance dans son regard. Son manque de confiance en elle, la peur de nêtre pas à la hauteur alors qu'elle était une jeune fille pleine de talent. Je connais aussi la fin tragique de sa maman. Il faut esperer que leurs deux ames soient réunies car quoi de plus doux que les bras d'une maman.Evidemment, il ne faut pas que cette solution finale soit envisagée systématiquement, il faut être aidé, épaulé, écouté, cela est dur très dur car qui n'a pas connu des déprimes plus ou moins graves. Comme toi, je pense que nos coeurs sont faits pour aimer toute personne autour de nous mais là où je ne te rejoins pas c'est la phrase "ne pas fuir ses responsabilités". Ce n'est pas une responsabilité d'aimer, ni une obligation. cela se fait naturellement. Il faut aller vers l'autre à son rythme et le reste viendra naturellement. Car qui utilise le mot responsabilité fait déjà peser un poids sur les épaules de la personne. Mes pensées vont à Naomi, si gentille, si pleine d'énergie, à Olivier ce garçon intelligent, aimant avec qui j'ai apprécié les visites de châteaux l'an passé, à Eponine, jolie Eponine, si souriante, à Gwenaelle belle jeune fille et à leur papa que je porte dans mon coeur.

     

     

    15
    martine van uyt fang
    Mardi 19 Août 2014 à 12:57

    Merci de ta réponse Valentine/Martine, le même prénom que moi. Je pense que Rémy t ' a parlé de moi, nous avons beaucoup d'amour qui nous lie et chaque jour passé auprès de vous tous sa famille, j'ai pensé à vous,  mon coeur vos accompagnait dans cette épreuve. J'ai vu une magnifique photo de Lydie chez la maman de Rémi et je l'ai trouvé très jolie encore plus qu'elle ne pouvait l'être. J'ai même pris des photos l'année passée à Angoulème de Lydie et de son papa, je pense à elle bien souvent. C'est vrai que nous réagissons de différentes façons à un décès proche mais je crois aussi que ce qui compte c'est garder quelques bons souvenirs dans le coeur, aller de l'avant, avoir une pensée chaque jour, se rappeler tel ou tel mot, telle ou telle anecdote, telle ou telle marque de tendresse et cela aidera son papa à aller de l'avant. Moi j'ai réagi comme cela au décès de ma propre maman et cela m'a fait beaucoup de bien. Je me suis dis que son ame était au ciel et que lorsque viendra le temps où je la rejoindrai, je serai comme Lydie avec sa maman, je pourrai alors me blottir dans ses bras et rattraper le temps perdu. Mes amitiés Martine Van Uyt Fange

    16
    Naomi
    Mardi 19 Août 2014 à 12:57

    Bonjour Papa,

    Comment exprimer ce que je ressens... Ton commentaire est criant de vérité, l'hôpital l'a belle et bien laissé tomber, mais je n'ai ni l'envie, ni l'énergie pour manifester ma colère... mes pensées vont vers Lydie et il est certain que si nous voulons tous vivre heureux, il est indispensable que nous acception son choix:  ne pas se laisser une chance de pouvoir goûter, avec ceux qui l'aime, ce merveilleux gâteau que j'appelle "bohneur". J'éprouve, malgrès moi,  beaucoup de difficultés à m'y résoudre. Je ressens un "soulagement"; elle ne souffrira jamais plus, et une profonde tristesse; elle méritait tant d'être heureuse et elle à trop goûter au malheur, ce qui justifie d'ailleur son geste!    Tout en l'imaginant, à présent, bercée par la lumière, consolée, chérie à jamais par tous ceux qui l'ont jadis aimé, je garde en mon coeur le souvenir de Lydie, oiseau bléssé, chimère, nymphe emplie des désirs les plus fous, femme, tour à tour forte ou fragile, d'une immense bonté, une soeur pour qui j'ai une tendresse et un amour immortel.

                                                                                 sa petite soeur Naomi.

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